Jean-François Lothaire
2ème
RENCONTRE INTERNATIONALE DE VOL INDOOR
Expo-Center
de Ghlin (MONS) Belgique
La
seconde édition de cette rencontre organisée par les membres de l'Interclub a
eu lieu les samedi 18 et dimanche 19 novembre 2000 à l'Expo-Center de Ghlin.
Les
membres de l'Interclub sont des pilotes qui viennent des clubs de modélisme
"outdoor" de la région, et qui pratiquent l'indoor en hiver.
Comme
l'année passée, nous voulions organiser un week-end d'échanges et de découvertes,
avec un maximum de vols dans une ambiance relax, sans concours ni compétition.
Située
près de Mons, à quelques 20 kilomètres de Maubeuge, la salle couvre 9500 m²,
en trois travées de 26 m de large. Le dégagement exceptionnel permet
d'organiser au mieux ce genre de rencontre. Grâce à l'expérience acquise l'an
dernier, nous avons décidé cette fois de diviser la salle en trois zones d'évolutions
(une par travée) pour limiter au maximum les risques de collisions en vol. Nous
avons séparé les fragiles maquettes et modèles lents des avions de voltige et
autres "Drénalyn" remuantes. La troisième travée était réservée
aux hélicoptères et aux modèles ultra- légers (- de 100 g.) Les ballons
dirigeables pouvaient emprunter les passages pour le public, au grand plaisir
des enfants, émerveillés par ces engins qu'ils pouvaient presque toucher, ou même
essayer de piloter.
Cette
disposition, permettait jusqu'à huit modèles différents de voler ensemble, et
dans de bonnes conditions. La régie limitait le nombre de radios sorties pour
éviter les interférences, la structure du bâtiment étant métallique.
Sur
les deux jours, plus de cinquante pilotes, venus des quatre coins de la
Belgique, du Nord de la France, de Hollande et du Luxembourg, se sont succédés
pour le plus grand plaisir des spectateurs qui souvent ignorent complètement
l'existence même de cette "jeune" catégorie de l'aéromodélisme.
Pratiquement
toutes les catégories du vol en salle ont été représentées, et pour
commencer un tour d'horizon rapide, noblesse oblige, les maquettes de modèles
du début de l'aviation. Quel bonheur de voir évoluer ces splendides
reproductions en balsa et carbone, complexes et fragiles comme le Farman ou la
Demoiselle de Jackie Sculier, ou encore le Nieuport II de Philippe Delmotte dont
la mise au point et les réglages, puisqu'il s'agit de constructions
personnelles, sont souvent très délicats.
L'indoor est une catégorie en pleine expansion, et les professionnels du modélisme l'ont bien compris, ils proposent maintenant toute une gamme de produits étudiés pour le vol en salle.
Le
succès des avions vendus près à voler, souvent réalisés en mousse, est bien
mérité, car souvent ils volent bien, sont très jolis en vol, et enchantent
les pilotes qui n'ont pas le temps (ou l'envie) de construire. La variété des
modèles disponibles sur le marché évite l'uniformité, bien que pour un modèle
de début comme le "Slowmo" (ou "Pico Stick" suivant
l'importateur) son faible coût et sa facilité de mise en œuvre lui ont assuré
le succès, les pilotes qui en possèdent un découvrent le vol de patrouille…
Les vrais modèles de voltige indoor (qui ne sont pas des parc flyer, trop rapides pour évoluer raisonnablement en salle) sont beaucoup plus rares sur le marché. Heureusement, les modélistes sont inventifs, et avec quelques grammes de Depron, un peu de balsa et des bouts de carbone, ils réalisent des avions étonnants, comme le "Yaws" d'Alexander Van de Rostyne, avion d'acro au fuselage silhouette qui grâce à sa conception originale (le moteur est orientable avec la direction) tourne à plat en "table de bistro", tient le vol tranche indéfiniment, et passe toute la voltige de base.
En quelques heures de cogitation, Claude Chaufouraux à réalisé un modèle full acro, le "Bipe Elec", biplan à profil plat, en Depron, très simple et équipé de matériel standard, il accepte toute l'acro, y compris le fameux "torque roll".
Les
soucoupes, "Drenalyn" ou dérivées étaient présentes en nombre, je
n'ai jamais rencontré un modéliste déçu d'en avoir construit une … voici
les miennes.
La
règle de base pour le vol en salle, c'est de construire léger. La diversité
des modèles de moins de 150 gr. qui ont évolués pendant les deux jours prouve
que toute recherche est intéressante. Le plus léger possible, avec le
"Micro lite Flyer" de Willem Bravenboer 44 gr. pour 46 cm d'envergure
ou encore le "Fluterby, de même poids, mais pour une envergure de 80 cm. !
. La voltige ultra light avec le " 3D" de 140 gr. construit par
Fabrice Seynaeve, ou la "Mouse", soucoupe légère de 120 gr. d'
Ernest Mattiussi. Le vol lent style high tech de la "Bean" en carbone
et Milar, aux mille reflets.
Il
serait fastidieux de faire la description de tous les modèles de construction
personnelle. Quelques exemples ont encore retenus mon attention :
Les
petites semi - maquettes au vol tranquille comme l'adorable Piper Cub de 70 cm.
d'envergure pour seulement 94 gr. de Benoit Palmieri ou au contraire le vol
tendu et rapide d'un Jet, comme le F 18 de Fabrice Seynaeve qui avec ses 60 cm.
d'envergure accuse déjà 190 gr. les vols sont toujours de grands moments.
Le Depron est aussi employé par des maquettistes comme Philippe Carpentier par exemple, pour réaliser rapidement des modèles traités en semi - maquette, et aussi différents qu'un A10 ou un F104 G équipés de turbines perso, un PBYS - Catalina, un superbe DH 86 "Dragon rapide" ou encore un Sopwith Triplane. Lorsque constructeur prolifique et pilote d'exception sont réunis en une seule personne, le spectacle est assuré. Philippe ne manque pas d'humour, et nous à fait voler le traîneau du Père Noël tiré par des rennes, le tout en musique et avec lumières embarquées…
Du
beau monde du côté des hélicoptères, de nombreux "Piccolo" bien
sur, avec des pilotes de plus en plus expérimentés, qui nous ont fait de
belles démonstrations, poussant toujours plus loin les limites des machines.
Mais le "père" du Piccolo, Alexander Van de Rostyne, présentait le
Pixel 2000, le plus petit hélico R.C. du monde, une petite merveille de
miniaturisation de 48 gr. que nous avions déjà vue, entre autre, lors de la
dernière rencontre de Brugelette. La grande nouveauté d'Alexander, c'est son
Pixel 3D, un prototype équipé d'un pas collectif, et capable d'exécuter des
figures d'acro …3D !! Son envergure passe à 52 cm, et il pèse 160 gr, le moteur
et le réducteur sont de fabrication personnelle. Peut-être le
retrouverons-nous un jour en kit sur le marché ?
Je
ne voudrais pas terminer cet article sans parler des ballons dirigeables. Déjà
présent l'année passée avec un grand Zeppelin de 2m50, Yvon Masyn nous à
fait évoluer cette année, un "Blimp" de 2m, réalisé en Mylar soudé
au fer à repasser, équipé de 3 moteurs Kenway (moteurs de servos "Sportline"
de 13 gr.), et qui est tellement facile à diriger qu' Yvon n'hésitait pas à
passer les commandes aux visiteurs, j'ai vu un garçon d'environ 8 ans se débrouiller
tout seul…
Willem
et Sébastian Bravenboer présentaient deux "IMA ZG1" dont l'enveloppe
en forme d'enclume très caractéristique, est réalisée en Mylar. La
"gondole" qui contient l'électronique, est en balsa plume, équipé
de 2 moteurs Mabuchi FF 020 et de 2
variateurs, ce dirigeable de 150 gr. est vraiment majestueux en vol, et très
maniable. Il s'agit d'un kit que Willem commercialise (IMA).
Beaucoup
d'autres machines auraient mérité une description, mais ce sera peut-être
pour un autre fois, les occasions de présenter nos modèles vont encore se
multiplier, et dans un proche avenir, c'est la rencontre de Brugelette (près de
Ath) qui aura lieu en avril, avec je l'espère, la même ambiance conviviale que
l'année passée.