David Piras
La
voltige en biplan...
Juste après avoir terminé mes examens de juin, j’ai enfin eu le temps d’aller acheter l’objet qui me faisait tant rêver depuis des mois. A savoir un Ultimate de C-G ! Ce kit américain est un avion à construire d’1,40 m d’envergure. Dès l’ouverture de la boite (Superbement décorée comme de coutume chez ce fabriquant !) on peut y apercevoir les nombreuses planches de balsa nécessaires à la construction mais aussi, une verrière de très belle facture, des jambes de train en cap, des pièces faites d’ABS pour le capot et les carénages de roues. Pour la déco : une série d’autocollants de bonne qualité. Le tout complété par un sachet de pièces en CTP et d’un autre sachet plein d’accessoires (chapes, tringles, charnières, vis…). Enfin, pour la construction une notice en Anglais et deux plans. (Ailes et fuselage). Pour ceux qui auraient peur de ne pas maîtriser l’anglais, pas de problèmes car elle est compréhensible rien qu’en regardant les images.
Impression générale
Mon impression personnelle : la construction de l’avion semble avoir été étudiée de manière à minimiser le poids au max ! (Voir les ailes) Après un premier inventaire j’ai pu constater que la découpe des différentes pièces (estampage) est plutôt moyenne… Il faut dire que l’on s’habitue vite aux pièces découpées par laser ! Mais même pour de l’estampage, ce n’est pas terrible… les bords de pièces étant écrasés. De plus la qualité de certaines planches, notamment les coffrages d’ailes, n’était pas géniale. Pour ce qui est des éléments en CTP, c’est beaucoup plus beau. Du côté des accessoires, c’est pas mal du tout ! Sauf ces fameuses charnières. Il s’agit d’un bout de plastique à encastrer et n’ayant pas d’axe… C’est la flexion de ce bout de plastique qui permet la rotation des gouvernes. Pas très bon car les servos doivent contrer cet effort en plus des contraintes aérodynamiques. Mais trêves de commentaires, passons à la construction !
Les empennages
La notice préconise de commencer par le stab. Pour cela, très classique, il suffit d’épingler le plan + protection plastique sur le chantier et de coller les baguettes directement sur ce chantier (épingles de modéliste). Pour la protection plastique, j’utilise avec succès des chemises plastiques sur lesquelles la cyano ne prend pas. Comme vous l’aurez compris, j’ai tout collé à la cyano histoire de faire le plus léger possible. Une fois la structure de baguettes collée, il vous faudra coffrer ce stab. Pas courant comme mode de fabrication d’un stab mais léger et rigide ! Par contre, les volets sont de simples treillis de baguettes.
La dérive et son volet se construiront exactement de la même manière. Avec encore une fois une partie fixe coffrée et un volet en treillis. Ce qui surprend ici, c’est la taille genre "porte de grange" du volet ! Ca commence à sentir le servo de 5 kg… Idem pour les volets de profondeur… Relativement à la taille de l’oiseau, ils ne sont pas du style « pointure fillette » ! Passons les étapes de pose des charnières et de ponçage général pour nous intéresser à la mise en forme des bords d’attaque de ces pièces. Dans le kit, se trouvent des éléments pour réaliser une cale à poncer "sur mesure" ! Elle s’est avérée bien pratique pour mettre en forme ces bords ! Idem pour les parties à retailler pour permettre une articulation des gouvernes.
Comme un schéma vaut mieux qu’un long discours :
Les ailes
D’emblée,
on remarque qu’une seule aile est dessinée sur le plan. Et pour cause, elles
sont quasi identiques ! Commençons alors par l’aile heu du
dessus ? ! Ou du dessous alors ? ! Suivons plus simplement
la notice alors ;-) Ici encore du classique, mis à part quelques points.
Seules trois nervures possèdent un "talon" pour positionner le
bord de fuite. Ensuite, toutes les autres nervures se placent en référence de
ce même b.d.f. On épinglera d’abord le longeron inférieur, ensuite les
trois fameuses nervures et le b.d.f. Gare à ne pas intervertir les différentes
nervures, car il y en a de 4 types ! Certaines en CTP pour supporter les
haubans. C’est à partir de cet endroit que l’on s’énerve un peu. En
effet, au moment de détacher les éléments de leur planchette support, tout
doit être redécoupé à l’aide d’un cutter. Par contre, les talons de
nervures eux, se sont bien enlevés… Heureusement que dame cyano est là pour
les recoller ! Il faudra ainsi réaliser les 4 demi-ailes (Forcément
identiques pour ceux qui suivent !) L’étape suivante est de les
assembler deux par deux. Ici,
encore les deux ailes sont identiques ! Nous allons devoir poser les
longerons supérieurs, renforts divers, et commencer les coffrages. Pour cette
étape, une feuille sert de guide pour la découpe de ces coffrages. (Il faut
faire le trou pour le support des haubans au bon endroit car les planches
sont loin d’être trop grandes ! ! !) Et hop ;
schéma : C’est
seulement après avoir fait tout cela que l’on distinguera les deux ailes.
Mais tout cela est indiqué dans la notice en bien gras et tout et tout, donc
pas moyen de se tromper si l’on est un rien attentif. En continuant selon l’ordre
préconisé, on s’attaque l’aile inférieure pour installer LE servo d’ailerons…
Oui, y’a pas d’erreur ! ! ! J’ai bien dit LE servo… Je
trouve bien dommage de voir que certains constructeurs osent préconiser de
telles commandes. Je signale en passant que cet avion possède 4 ailerons et pas
des ailerons de trainers ! Je n’ose même pas imaginer le jeux dans les
ailerons de l’ailes supérieure. Tout cela, étant prévu pour des commandes
à renvois d’angles (90 °)qui sont fournis. Bah, il serviront bien un jour
;-) ! Notez le snap-machin servant à bloquer la tringle… C’est une rondelle
de plastique ! Heureusement
que les modélistes sérieux auront remplacé par
un servo dans chaque demi ailes. Soit un servo pour deux ailerons. La suite de
la construction est classique, il faudra retourner l’aile, installer les
renforts classiques pour la fixation au fuselage. (Vis plus tourillon en bois
dur). Pour cela, des pièces sont à utiliser pour réaliser une cale bien
pratique afin de bien fixer l’aile sur le chantier. Donc moins de risques
de vrillages lors du coffrage. Une
fois cette étape réalisée, il faut terminer la seconde aile. Ici, je ne vais
pas répéter tout ce qui a été dit mais juste dire quelques mots sur la
fixation de celle-ci sur la cabane en alu. Le système proposé est épatant de
légèreté, de fiabilité et de rapidité pour les montages et démontages du
modèle. Il s’agit d’une corde à piano à glisser dans une conduite. Cela
afin de bloquer la partie supérieure de la cabane alu. Afin
de clore ce chapitre (long je sais mais c’est comme la construction !) Il
ne restera plus qu’à coller les bords de fuite et d’ajuster les ailerons.
Concernant ceux-ci, il faudra leur donner la forme anguleuse permettant le
débattement. Pour cela, encore un ptit truc bien utile, une pièce de nylon
pour tracer le centre de l’aileron. Bien pour positionner les charnières et
mettre la pièce en forme. Et aussi une autre cale pour faire ces angles. Les
dernières petites choses à faire sont coller et mettre en forme les saumons et
renforcer à la fibre de verre le centre de l’aile. La bande de fibre fournie
est très fine et très étroite ! (env 2 cm.), mais cela va s’avérer
suffisant lors des vols.
Le fuselage
Première chose, le couple moteur en deux parties. Il faudra faire les trous pour le bâti et coller les écrous dentés. Je signale qu’un bâti en nylon de très bonne qualité est fourni dans ce kit. Ensuite, terminer les couples. Il suffit de coller une baguette de balsa au-dessus et en dessous de ceux-ci. A ce moment, les flancs doivent être préparés. Il faudra seulement coller deux plaques de triplex au niveau de l’aile et du train d’atterrissage. J’ai personnellement ajouté une épaisseur au niveau des fentes destinées à supporter le train pour éviter que les CAP ne sortent de leur fourreau lors d’un éventuel atterrissage un peu plus trash...
L’étape suivante motive car en deux temps, trois mouvements, le fuselage prend forme. Il faut tout assembler sans coller et ensuite, lorsque tout est bloqué commencer à coller les éléments entre eux. A noter tout un système de détrompeurs pour ne pas se tromper et tout mettre en forme en l’air !
La suite est facile à réaliser… C’est du simple collage ! On commence par la cloison pare-feu, ensuite le dessous et le dessus du fuselage, les supports de train et déjà les pièces pour fixer l’ailes inférieure. Après cela, moment crucial, la triangulation. On peut alors percer les trous pour les écrous du fuselage et voir pour la première fois quel sera le gabarit de la bête.
Pour embellir ce fuselage, l’ajout des couples supérieurs et la fixation de la cabane alu s’impose ! Avant de bloquer celle-ci, vérifier que l’on a rien oublié… A savoir les deux planches pour le coffrage supérieur. Ne vous marrez pas, j’ai eu la blague… Mais bon, il était très très tard ( même tôt…)…
Pour terminer cette partie de la construction, il ne restera plus qu’à coffrer toute la partie supérieure. Pour cela, si l’on est patient, il y a moyen de tout cintrer sans avoir à humidifier les planches ni (pire ! !) d’avoir à user d’ammoniaque. Juste avant de passer à l’installation radio de l’ensemble, il restera aussi à assembler les deux haubans. Cela demandera une heure grand maximum et aucune difficulté.
Installation radio et commandes
J’avais déjà dit que pour les ailerons, deux servos étaient nécessaires. J’ai installé des 3001 de chez Futaba. Le lien entre les ailerons supérieurs et inférieurs a été fait grâce à de la CAP 2,5 mm de diamètre pour ne pas vibrer lors des vols. J’ai donc du remplacer celles d’origine, trop fines et souples. Pour un démontage facile, j’ai viré les chapes classiques pour des chapes à rotule. Il faudra voir si elles supportent bien les montages démontages. Pour ce qui est de la commande proprement dite, n’utilisez surtout pas les guignols pour ces fameuses tringles… Il faut absolument fixer ces rotules sur le bord de fuite. Il est assez épais. Si vous ne le faites pas ; les deux ailerons n’auront pas les mêmes débattements. Celui du dessus descendra plus que celui du bas et montera moins ! Bref, du différentiel dans tous les sens et pas forcément dans le bon sens…
Pour la profondeur, j’ai aussi eu à modifier les système d’origine. Pour être honnête, je n’aurais jamais osé mettre un avion ainsi équipé en l’air. Il s’agit d’une tringle de balsa terminée par deux CAP de diamètre 1,5… Longueur de cette CAP : 20 cm… Bonjour le flambement ! Et le jeu donc. De mon côté, j’a utilisé des CAP de 2 mm guidées par des gaines Sullivan rouges. Le tout avec des chapes à rotule. Cela est très précis et si c’est bien fait, il n’y aura pas de poins durs. Le servo est un 9202 toujours de chez Futaba (comme toute l’installation d’ailleurs !).
Du côté de la dérive, un servo de 5 kgcm sera indispensable pour déclencher… Un 9202 tjs ! En effet, la taille du volet est assez impressionnante ! Pour transmettre cette puissance, les traditionnels câbles aller-retour (fournis !) conviennent à merveille. Il ne restera plus que le moteur à contrôler grâce à un mini servo collé contre la paroi pare-feu. C’est un mini-servo car aucune puissance n’est nécessaire ! Le tout sera contrôlé par un récepteur 8 voies (FP118F) et alimenté par des accus Ni-Mh en 6 v et 1400 mAh pour la pêche. De plus les servos supportent cela sans broncher, alors pourquoi s’en priver ?
Moteur et tout ce dont je n’ai pas encore parlé !
Pour mettre en l’air ce bel oiseau, il me fallait un moteur ayant quelque chose dans le ventre. Surtout pas un 61 (10 cm³) comme le préconise la notice. Ca marcherait mais seulement pour faire des ronds et des passages bas… Rien de plus. C’est un biplan donc la traînée est bel et bien là ! Un ami m’a proposé un Super Tigre de 18 cm³ ou quelque chose du genre mais j’ai mes petites préférences… Ayant eu beaucoup de problèmes de motorisation dans le passé, je voulais un moteur bien fiable. Genre O.S. ! De plus je venais de voir que O.S. avait étendu sa gamme FX. Possédant déjà un 7,5 cm³ de cette catégorie et le trouvant bien puissant, je me suis dit que le 91 FX ne devait pas être triste non plus ! J’ai donc installé celui-ci dans la cellule.
Pour alimenter celui-ci, un réservoir de 470 cm³ fera l’affaire et offrira 15 minutes d’autonomie. Il est très gourmand je sais. Ce moteur disparaîtra presque complètement sous le capot en ABS. (dommage, j’aime la fibre…) Seul le pot sera quelque peu visible. Ensuite, entoilage avec de l’Oracover et décos à l’Oratrim. Le tout est très léger et donne super bien ! Reste à vérifier le centrage et les débattements. Pour centrer , il m’a fallu déplacer les accus derrière le poste de pilotage. J’aurais mieux fait de mettre le servo de profondeur dans la queue. Celui-ci étant le plus arrière dans l’intervalle proposé par la notice. Pour les débattements, des cales fournies permettent de régler ceux-ci de manière à prendre en main l’avion. Je les ai revus à la hausse de mon côté mais libre à chacun de les régler comme bon leur semble.
Le moment de vérité… Les vols !
Après avoir rodé le moteur (2-3 réservoirs…) , on se demande si O.S. ne fournit pas des moteurs pré rodés… Je dis cela car il est parti dès la première fois au cône ! Et n’a jamais chauffé même durant les premiers tours. De plus, mi-gaz il permet déjà de tenir les 3850 g de l’avion à la verticale. La meilleure hélice étant une APC 16x10 (8500 tours avec 10 % de nitro, rien que ça je sais… ).
Après avoir taxié très facilement la bête, on se dit que s’il vole mal on pourra en faire une bonne voiture Je plaisante mais poussons les gaz pour décoller. Il accélère et semble partir sur des rails ! Altitude de sécurité, ok tout semble nickel, Retour au sol et premiers réglages… Je passe les premiers réglages car ils sont différents pour chaque pilote et cet avion s’adresse à des pilotes confirmés sachant ce qu’ils doivent mettre au point.
Après plusieurs vols on commence à sentir le potentiel de cette machine. Les figures peuvent être du style F3A , c.à.d. très ample et à vitesse plutôt constante. Le rapport poids/puissance étant plutôt démentiel. On constate qu’il supporte pas mal le centrage arrière et les gros débattement lui plaisent bien. J’ai 45° aux ailerons, 50° à la dérive, et un bon 30° à la profondeur. Cela me rappelle même une certaine époque Fun-Fly ! Il est possible de faire un vol très typé fun mais ce n’est pas beau. Cela montre juste qu’il peut-être très violent sur tous les axes sans pour autant devenir vicieux. Les figures extrêmes du style looping tranche passent avec de l’entraînement ! C’est même indiqué dans la notice. Les déclenchés sont aussi très beaux et vifs.
Tout cela m’a même mis en confiance pour tenter une manche de F3A catégorie Sportman en Belgique. Je m’étais entraîné pas mal et j’ai gagné cette manche. Mais il faut signaler que le niveau est quand même moins élevé en qu’en France. Je pense tout de même ne pas pouvoir me classer correctement en national car cet avion reste un biplan et n’est pas assez neutre… Il faut corriger dans tous les sens !
Conclusion
Bref en conclusion je dirais que c’est un avion intermédiaire entre un biplan classique et un multi. Pour une voltige semblable au F3A mais avec le côté réaliste en plus. Pour tous ceux qui le désirent, une vidéo (3,2 Mo) est disponible à l’adresse suivante :
http://www.soete.com/mcc/david/ultimate.mpg
Elle comblera le manque de photos de cet article… J’en suis désolé mais l’avion a été détruit suite à une collision en vol et il n’en reste plus rien. Je n’ai donc plus la possibilité d’en faire. A la place, vous pourrez voir cet avion en vol ! Pas courant..
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ULTIMATE
Prix indicatif : 1700 FRF |
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Envergure | 1,40 m | Longueur | - m |
Masse annoncée | 4,0 / 4,5 kg | Masse obtenue | 3,9 kg |
Surface alaire | - dm² | Profil | Biconvexe sym. |
Charge alaire annoncée | - g/dm² | Charge alaire obtenue | - g/dm² |
Moteur conseillé | 15 2T / 20 4T | Moteur utilisé | OS 91 FX |
Fonctions radio : aileron, profondeur, direction, moteur | |||
Débattements (mm) : conformes à la notice. |
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