Hervé Boeglen
A la chasse, b....l !
Il y a environ deux mois avec l'arrivée de la belle saison, je cogitais sur la nouvelle bête que j'allais me procurer. Je souhaitais quelque chose sortant de l'ordinaire et puis aussi, je l'avoue, un zinc qui me procurerait de nouvelles sensations. Bref, je souhaitais un modèle qui déménage histoire de faire un peu... le mariole !
Je décidais donc d'aller faire un tour chez Zimmermann qui venait juste de recevoir trois exemplaires de la nouvelle Pico Jet Combat, une version conçue autour d'un nouveau type de styropor plus lourd mais plus résistant. Je ressortais finalement avec deux boîtes, une pour mon pote Benoît intéressé par l'expérience et une pour moi. Armel le troisième larron de la bande nous fit une crise de jalousie m'obligeant à me déplacer à nouveau pour récupérer la troisième et dernière boîte (que ne ferait-on pas pour la paix des ménages...).
La construction
Le mot est un peu fort, assemblage serait plus approprié. La notice MPX en plusieurs langues (dont le français) est très claire aussi ne soulignerons-nous que les points importants.
Le premier est de taille : d'après la notice, il n'est pas possible d'utiliser de l'époxy 5mn ni de la colle blanche : cela n'adhèrerait pas sur ce type de styro. La notice dit qu'il faut utiliser soit une colle cyano spéciale styropor ou une colle contact "non aérée". Non aéré signifie que contrairement à l'utilisation habituelle (séchage séparé des deux surfaces à assembler), il faut enduire les deux surfaces, les assembler de suite et les maintenir en position jusqu'au séchage complet. D'expérience, je savais que contact et styropor ne faisaient pas bon ménage mais je décidais tout de même de faire confiance à MPX et je collais la pièce d'arrêt en CTP sur la verrière. Cela mis du temps à sécher (une nuit) mais c'était OK !
Quelques jours plus tard, je retrouvais Benoît pour une séance d'assemblage à la chaîne. Je lui fis part de mon expérience de collage et c'est ainsi que nous collâmes le renfort de fuselage en plastique noir avec de la cyano et de la contact. Trente minutes plus tard "gross malheur" : les nez de nos Pico étaient aussi rigides que du chewing-gum ! Pas de doute le solvant contenu dans la contact avait fait son effet. Par contre, si l'avant était mou, il n'était pas attaqué. Il fallait laisser le temps au solvant de s'évaporer et, effectivement, au bout de trois jours la rigidité était celle d'origine avec toutefois un nez restant granuleux (les billes de styropor avaient travaillé).
En conclusion : collez tout à la cyano spéciale styro ! Je trouve regrettable que MPX n'ait pas fourni la colle et qu'en plus la notice de montage comporte ce genre de conseil farfelu. Je me rappelle du même genre de stupidité dans la notice du Twinstar où il était conseillé de nettoyer les excédents de colle avec du White Spirit ! J'estime que lorsque l'on commercialise un nouveau type de matériau la moindre des choses est de fournir l'adhésif qui va bien.
Après le montage du renfort de fuselage, on découpe les ailerons avec une lame de scie à métaux et un cutter. Ces derniers sont renforcés à l'endroit de la fixation des guignols par des baguettes de pin. Les servos (MSX2), contrairement à la Pico Jet classique sont montés dans les ailes et il faudra donc prévoir une rallonge (faite maison ou achetée c'est comme vous le sentez). Méfiez-vous du type de scotch que vous utilisez pour les charnières parce que le styro n'est pas très accrocheur... Du blenderm sera idéal.
Au tour de la motorisation maintenant. Comme il était impossible de se procurer le moteur prévu pour la bête, à savoir le Permax 480 (cela fait deux mois qu'il est en commande...) j'ai opté, après avoir consulté les caractéristiques du Permax, pour le SPEED 480. Seule différence notable : le diamètre de l'axe. Il est de 2,4mm pour le Permax et de 3,2mm pour le SPEED. Pourquoi 2,4mm ? Mais pour utiliser la fameuse hélice de Twinstar bien sûr ! Nous avons contourné le problème en adaptant un mini cône alu 30mm Graupner. Cela nous a permis de tester plusieurs hélices y compris la MPX. J'en reparlerai plus loin. Après câblage (attention le moteur doit tourner à l'envers...) et antiparasitage, le moteur est collé à la cyano immédiatement suivi par la dérive qui se fixe par dessus.
Le récepteur (d'abord un pico 4/5 MPX, puis un C17 Graupner), le variateur (SUN 4000 35A de Kontronik) et le pack d'accus (8 éléments 800AR) sont fixés grâce à de la bande velcro. On fini par le collage des autocollants style "cow-boy" et l'on peut s'attaquer au centrage en déplaçant simplement le pack d'accus. Poids final : 730 grammes.
Le vol
Les premiers essais sont effectués avec une hélice de Twinstar. Le décollage est limite : il n'y a pas assez de poussée. En vol cela passe mais c'est très mou. Nous constatons tout de même que la Pico Jet est très saine même lorsqu'elle manque de puissance. Mais il y a pire : j'ai d'énormes problèmes de parasites. Après plusieurs essais, je change le Pico 4/5 pour un C17 et tout rentre dans l'ordre. Comme quoi les récepteurs MPX... De retour chez moi je déterre : "Théorie de l'hélice aérienne" de Jean Champenois où je trouve que P = Kt.N2.D4. Autrement dit la poussée est proportionnelle au diamètre à la puissance quatre et aussi au nombre de tours au carré. Conclusion une hélice d'un diamètre plus grand s'impose. Après plusieurs essais j'opte pour une 6X5 Graupner.
Les choses sérieuses peuvent enfin commencer, même si le décollage est souvent limite lorsque l'on lance seul. Le vol est sain, la Pico Jet a une petite tendance à osciller sur l'axe de roulis mais cela est rattrapé facilement. C'est très stable mais il faut quand même bien tirer dans les virages. Le tonneau est assez rapide et passe en une à deux secondes (trop rapide pour l'appareil photo numérique à Benoît, désolé !). Le vol dos est facile : on pousse un peu. Quant au looping il faut pas mal l'anticiper (piqué). La vitesse de pointe n'est pas très élevée, je ne pense pas qu'elle dépasse 60 à 70 km/h. Mais c'est trompeur surtout quand on passe à ras des pâquerettes plein pot, le bruit du moteur et de l'hélice aidant. L'atterrissage est une formalité : on coupe le moteur en entrée de piste, on laisse venir et on arrondi en final.
Et la solidité me direz-vous ? On a testé pour vous en faisant du combat. Voici l'état de la Pico à Benoît après un poireau magistral dans un champ labouré :
Comme vous pouvez le constater c'est du costaux...
Conclusion
Ca vole bien, c'est costaux, c'est d'un prix assez réduit, mais bon je suis un peu déçu car je m'attendais à quelque chose de plus nerveux. Il faut dire que peu de temps avant d'essayer la Pico j'ai vu voler une Bin's...
Au dernières nouvelles MPX ne suit plus : les Pico Jet s'arrachent comme des petits pains. Nous on a eu les trois dernières Pico Jet Combat nananère ! Allé à pluche comme ils disent sur le wouaib.
Dernière minute
J'ai enfin reçu un exemplaire du Permax 480 et je me suis empressé de faire quelques essais. En effet, j'avais fait part du manque de puissance de la Pico Jet Combat au décollage sur la mailing list electron libre et plusieurs personnes m'ont fait remarquer que pour elles c'était plus que correct et que cela se passerait certainement mieux avec un Permax. Les tests que j'ai effectués montrent que Permax 480 et Speed 480 sont strictement équivalents à 100 tr/min près à savoir environ 15000 tr/min avec l'hélice Twinstar ! Il faut savoir qu'en faisant tourner un moteur électrique de type Speed 480 "à l'envers" on perd environ 2000 tr/min. Moi je pensais naïvement que le Permax 480 était conçu pour tourner à l'envers... Vu le prix (69F) il ne faut quand même pas rêver !
Hervé BOEGLEN
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PICO JET Combat
Prix indicatif : 395F |
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Envergure | 895mm | Longueur | 0,985 m |
Masse annoncée | à partir de 700 g | Masse obtenue | 730 g |
Surface alaire | 19,5 dm² | Autonomie (800AR) | 5mn |
Charge alaire annoncée | 36 g/dm² | Charge alaire obtenue | 37 g/dm² |
Moteur conseillé | Permax 480 | Moteur utilisé | Speed 480 |
Fonctions radio : delta (ailerons, profondeur), moteur | |||
Débattements (mm) : conformes à la notice MPX. Dual rate 60 % |
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