Alain Labonne

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Récit d'un premier vol...

 
Ça y est ! Le grand jour est arrivé. Après avoir épuisé tous les subterfuges et les fausses bonnes raisons pour repousser l’échéance du premier vol nous voilà au pied du mur. Je ne sais pas si c’est le temps passé à la construction ( 1 an ) ou bien la masse respectable de 9,5 kg pour une envergure de 2,15 m ou bien encore la fastidieuse finition (enduit, ponçage, apprêt, ponçage et on recommence) qui me coupait l’envie irrésistible de faire voler le plus rapidement possible tout nouvel avion dés le dernier coup de marteau donné mais, toujours est-il, que j’étais dans un état d’esprit plus proche du trac que de l’euphorie.

Chaque dimanche, les copains du club me tannaient avec la même question  : alors,  tu nous le fais voler ce Mustang ? Et chaque dimanche je trouvais toujours une bonne raison pour repousser l’échéance au dimanche suivant. A cette époque de l’année (février, mars)  je tablais sur le mauvais temps, mais voilà 4 dimanches de passés avec un ciel sans nuages. Je ne pouvais plus reculer et je promettais de voler le dimanche suivant s’il faisait beau.

Et bien voilà il fait beau et je suis en train de déballer mon P51 flambant neuf en ce dimanche  12 mars de l’an de grâce 2000.  Et les copains du club des Cols Verts font la ronde autour du "bestiau" comme des enfants autour de la boîte à joujoux. Et les questions et remarques fusent de toutes parts : « Quel servo as-tu mis aux ailerons, quelle peinture as-tu employé, t’aurais du mettre une tripale, et le centrage, etc. »

Je laisse dire ou je réponds aux questions tout en faisant le plein du réservoir d’essence. Pour celui de l’air du train d’atterrissage, on verra au prochain vol  (s’il y en a un !). Démarrage du moteur… fastidieux allez, un petit coup de démarreur et hop ! Le Titan 38 ronronne. Essai de porté radio : 50 m antenne rentrée, moteur à fond, OK pas de parasites intempestifs malgré les longues tringleries et les rallonges des servos d’ailerons.

Allez zou ! Taxiage jusqu’au seuil de notre magnifique piste goudronnée (un peu moins goudronnée depuis quelque temps). Dernière vérification, lâché des freins et c’est parti… Le vent est en plein travers et l’oiseau tire sur la gauche pour ce couler dans le lit du vent. Je le laisse faire, la piste est large. 25 m de roulage et il décolle seul sans que j’aie eu à solliciter la profondeur. La montée est sage (ça n’est pas mon Diablotin) et l’hélice est peut être un peu pénalisé par la grandeur du cône (à revoir). Je n’ai toujours pas touché la profondeur donc je suis cabreur. Je pousse le trim presque à fond de course, ça monte moins. 

Face au vent, je réduis les gaz pour tester le décrochage. Le bel oiseau argenté salut et s’enfonce du nez mais gentiment. Bon on refait un tour et on recommence plus cabré et moteur plein ralenti : ha ! Il part franchement sur l’aile droite, un coup d’aileron et c’est au tour de l’aile gauche de saluer mais l’avion n’a pas chuté d’un mètre. Bonne bête et bon centrage, ouf ! Je remets plein gaz pour faire un passage bas, virage aux grands angles (pourquoi se priver puisque ça passe), 5 m sol pour le cameraman et au bout de la piste  une chandelle. C’est vrai que ça manque de punch mais ça monte quand même.

Allez face au vent et hop ! Un petit tonneau barriqué. Pour le prochain, il faudra pousser un peu plus sur le dos car le nez engage mais sinon, il tourne relativement vite. Je fais le grand tour au fond du terrain pour tenter une approche de kiss-landing et tous à coup c’est le drame en plein vol. Mon copilote me crie : « Attention ! Tu viens de perdre quelque chose. Je viens de voir tomber un truc ! Poses toi ! » 

Bon, pas de panique, le moteur tourne rond, et je maîtrise toujours l’avion. Donc,  je réduis et je m’aligne en seuil de piste. Impeccable, la bête réagit au millimètre. Bien dans l’axe de piste les 2 roues touchent. Pas de rebonds, c’est du velours. Je cabre pour poser la queue et là : Aïe ! Aïe ! Aïe ! Quel bruit de ferraille ! Il n’y a plus de roue à la roulette de queue et c’est le bras qui frotte par terre. On a beau ratisser le terrain, la roue avec son axe est belle et bien perdue. Dommage car je ne pourrais pas faire un autre vol aujourd’hui mais malgré tous je suis enchanté et agréablement surpris par le comportement très sain de ce magnifique avion.

En conclusion,  c’est une boite de qualité que l’on peut chaudement recommander à qui aime la construction traditionnelle et les modèles qui ressemblent à des avions. Le temps de construction permet d’occuper les longues journées pluvieuses ou neigeuses et au final on obtient une semi-maquette qui vole réaliste et sans vice. On peut simplement conseiller, lors de la construction, d’alléger toutes les pièces constitutives sans risque d’affaiblissement car on construit béton chez Top Flite !

Bien sur depuis ce premier vol je n’ai pas laissé refroidir le chantier et le petit dernier, le charmant Dimona de chez PG GERASIS est en cours de finition et là changement radical d’échelle, de masse et de motorisation : 700 g, Speed 480 avec accus 7 éléments de 500 mA. C’est certainement moins spectaculaire à faire voler mais c’est surtout moins stressant et plus rapide à construire.  Enfin c’est autre chose ! Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m'envoyer un petit e-mail.

Alain LABONNE

 

Prix : 2400 F

Envergure 2,14 m Longueur 1,86 m
Masse annoncée 7940 / 8620 g Masse obtenue 9500 g
Surface 80,3 dm² Centrage / bda  plan
Charge alaire annoncée 98 / 107 g/dm² Charge alaire obtenue  118 g/dm²
Moteur conseillé 34 / 70 cm3 Moteur utilisé Titan ZG40
Fonctions radio : Ailerons, Profondeur, Direction, Moteur, Volets, Train rentrant
Débattements (mm) : ceux du plan

 

J
  • Tout est parfaitement découpé.

  • Plan très clair.

  • Notice anglaise accompagnée de nombreuse photos (demandez quand même une notice en français).

L
  • Bois est trop lourd et sections trop généreuse (je pense que l'on peux gagner 1,5 kg en choisissant le bois et en diminuant l'épaisseur de certaines pièces).