Twister CSD


Luc Chevaillier

 

Robert Cavazos, vous connaissez ? Non ? C’est dommage…

Ayant décidé de me spécialiser dans le Speed 400 (voir la rubrique dans laquelle j’essaie de donner quelques infos dans chaque numéro d'@éronews), je me suis dit cet été que je devais chercher un bon pylon-racer. Pour les non initiés, il s’agit d’un petit avion, léger, taillé pour la course aux pylônes, concours dont le but est de faire le maximum de tours dans un temps limité autour de 2 pylônes.

Je cherchais donc assidûment à travers le web (note : j’habite en Norvège, dans une ville où le choix de ce type de modèles est réduit à sa plus simple expression) et je me suis rendu compte que sur les 3 dernières années, le pylon-racer ayant gagne le championnat aux US était le Switchblade, commercialisé et dessiné par CSD (Cavazos Sailplane Design, on y vient). J’ai donc fondu sur le site de CSD et j'ai assailli le propriétaire de multiples questions. En effet, bien que j’ai déjà au moins 50 avions à mon actif (et presque autant à mon passif), j’aime connaître le maximum de caractéristiques d’un avion avant de me lancer dans sa construction : potentialités, évolution (Astro 020, nombre de batteries possibles, poids à gratter, caractéristiques de l’équipement radio, consommations selon différentes hélices, etc.). Et bien, Robert Cavazos, designer du Switchblade et de quelques autres modèles, est le type de personnes que l’on aime trouver sur le net : réponses précises, complètes, honnêtes, rapides (moins de 24 h), et toujours aimable (l’équivalent en France serait Claude Guennifey de Titanic Airlines).

Restait à me décider sur le modèle : certes, le champion, c’est le Switchblade, mais Robert commercialisait aussi le Twister, un pylon-racer un peu moins rapide mais très performant quand même. Ayant arrêté de piloter ces 3 dernières années, je me suis dit qu’il fallait être un peu prudent et je me suis lance dans le Twister. La commande a été faite sur le web d’un Twister avec un ensemble propulsion Speed 400 6V, cône alu. , hélice CamProp 5x5 de Graupner, et j’ai demandé à Robert de m’ajouter quelques petits accessoires nécessaires, dont certains non présents sur son site comme des tringleries en carbone, de la colle spéciale foam, mais qu’il a très gentiment ajouté à la commande. Je passe sur la réception rapide et complète de ce paquet (moins d’une semaine après le départ US).

 

OUVERTURE DU PAQUET

Agrandir.Emballage parfait : les ailes sont dans leur matrice externe et deux bandes de polystyrène de 4 cm sont incluses de chaque cote. Le fuselage epoxy et lui aussi protégé, la doc. incluse ainsi que tout ce qui a été commandé. La première chose qui frappe, c’est l’extrême qualité des ailes qui sont en foam bleu entoure de plastic ("bagged") et qui me rappellent celles du T33 de Kyosho par leur qualité. Elles semblent indestructibles et on pourrait (presque) marcher dessus. Seule déception : j’aurais du demander que le fuselage soit peint (petit supplément de 10$) car je ne suis pas fort en peinture.

 

L'EQUIPEMENT RADIO

J’ai une Futaba T6xa (FF6 je crois en France) 72 Mhz (accepté désormais en France), des servos FMA s-60 (5,4 g), un variateur FMA mini 20 (14 g, fils compris) et un récepteur 6 voies FMA Tetra (14 g aussi). Oui, je sais, je fais de la pub pour FMA, mais c’est du bon matériel et la radio Futaba a un excellent rapport qualité prix (moins de 200$ aux USA, avec 4 servos, accus, chargeur…).

 

LA CONSTRUCTION

Le manuel est très bien fait (en anglais, bien sûr). Pour les ailes, il suffit d’arrondir les saumons, de les renforcer avec quelques gouttes de colle (qui ne s’attaque pas au foam), de couper au cutter les ailerons, de creuser l’aile pour mettre de l’epoxy, percer, tarauder pour vis 4 mm. Il suffit ensuite de coller le servo avec du servo-scotch (du bon, comme celui vendu par Great Planes, pas du commercial standard) et de se fabriquer les commandes avec le matériel fourni. Agrandir.

Pour le fuselage, la partie délicate est l’installation du support moteur circulaire. D’abord, une fine couche d’epoxy de chaque côté pour renforcer de support, ca aide à éviter que ca casse des le premier crash (longue expérience de vieux renard). Pour l’installation dans le fuselage, il vaut mieux de l’epoxy lente (30 mn), bien badigeonner l’embout, mettre une vis (+ écrou) au centre du support (pour pouvoir aisément le tirer) et l’amener par l’intérieur a sa place en bout d’avion (à 2 mm du bord extérieur). La partie délicate est de faire en sorte qu’il soit en position verticale, perpendiculaire au fuselage. Je me suis aidé de dame nature en mettant le fuselage tête en bas et en faisant jouer la gravité. Résultat : ça parait ok.

Aucun couple dans le fuselage, facile. Pour la queue, il faut regarder l’alignement avec les ailes (classique), utiliser de préférence de l’epoxy lente, et j’ajoute de fines baguettes pour renforcer la portance du stabilo et le gouvernail (re-ruse de vieux renard : quand on crash, c’est une zone fragile). Le servo de commande de la profondeur doit être mis avec du servo-scotch dans le fuselage (attention vous n’y avez plus accès, sauf à enlever le servo-scotch), donc préparez la commande avant (avec une tige carbone ou autre).Agrandir. Mettez de quoi régler la longueur de la commande près de la queue. Pas de commande de gouvernail (c’est une option que je ne juge pas utile).

L’installation de la radio est classique avec le Speed 400 6V, 7 accus KR600-AE, le variateur et le récepteur. A noter qu’un autre danger en cas de crash, c’est le déplacement vers l’avant des accus. Donc il vaut mieux installer du velcro sur toute la longueur des accus et sur le ventre du fuselage. En plus, j’ai colle ce velcro sur le fuselage avec de l’epoxy, ce qui m’a permis de le renforcer. Peinture (ratée) du fuselage, j’ajoute quelques autocollants et bandes de plastic pour cacher la couleur ratée (je ne suis pas un bon peintre- bis). Pour le réglage du débattement profondeur aileron, je suis très généreux et ai mis plus qu’indiqué sur le plan, avec possibilité de dual rate pour les limiter si nécessaire. Le poids total était de 440 g, 15 g de moins que le poids "constructeur", grâce à mon équipement radio léger (j’aime être léger, c’est la clé, en électrique). Test de consommation : 10 A avec la CamProp 5x5 et 11000 trs/mn. Je suis un peu déçu du résultat et je me dis que ce racer n’est pas très rapide…

 

LE VOL

Lancé main, montée rapide. En fait, cet avion vole très rapidement, plus de 100 km/h, et comme il est très petit (moins de 90 cm d’envergure), il faut avoir les 2 yeux dessus en permanence. Heureusement que j’avais demande à Robert l’option des 2 bandes sur les ailes : sans cela, distinguer l’endroit de l’envers serait presque impossible surtout après des tonneaux, immelman et autres looping, vrilles, etc. que le modèle exécute correctement. Les tonneaux font un peu des ronds ("barrelling") que l’on pourrait compenser avec le gouvernail, mais il n’y en a pas. Le vol dos est parfait. Le variateur BEC coupe le moteur un peu avant 4 mn, et la surprise : l’approche et très rapide et l’avion ne ralentit pas ou peu (contre le vent bien sur). Je ne sais pas si c’est dû à son profil MH 43 ou autre chose, mais l’atterrissage se passe à plus de 50 m de moi, à ma grande surprise. Les autres vols confirmeront cela : pour compenser, il faut préparer l’atterrissage très loin derrière soi et bien ralentir la bête auparavant. Autre surprise : vu que hélice (non repliable) continue à tourner, si elle est en position verticale à l’atterrissage, elle a tendance à casser (2 sur 8 atterrissages, dans l’herbe pourtant) car les hélices CamProp sont très rigides. J’ai donc remplacé ces hélices par des Gunther 120x110 mm (NDLR : 4,7x4,3 en pouces), très souples. Résultat : consommation plus faible (9,5 A), durée de près de 5 mn de vol, vitesse légèrement plus faible (mais avion mieux pilotable) et aucune casse à l’arrivée.

Agrandir.

CONCLUSION

Pas besoin de rajouter un élément ou de passer à l’Astro 020 pour l’instant, cet avion répond tout à fait à mes attentes. Je pense qu’il faut avoir déjà au moins 4 ou 5 avions dans le ventre avant de le piloter car il reste très petit et sa vitesse est tout à fait appréciable. Excellente qualité du kit et du service.

 

Luc Chevaillier

 

TWISTER

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Envergure 0,86 m Longueur 0,55 m
Masse annoncée 454 g Masse obtenue 440 g
Surface 10,96 dm² Centrage / bda 47 mm
Charge alaire annoncée 41 g/dm² Charge alaire obtenue 40 g/dm²
Moteur conseillé Speed 400 7,2 V Moteur utilisé Speed 400 6 V
Fonctions radio : Ailerons, Profondeur, Dérive (optionelle), Moteur
Débattements (mm) : Aileron +/- 13  Dérive +/- 19  Profondeur +/- 7

 

J
  • Excellente qualité du kit
  • Service de première classe
  • Qualités de vol
  • Robuste
L
  • Pas de distributeur en France, à acheter aux Etats-Unis (anglais nécessaire)