Non, Airtech n'a pas fait que des planeurs, le VECTRA en est la preuve volante !

Je n’ai personnellement jamais lu d’article concernant ce modèle, dans quelques revues « spécialisées » que ce soit ! Que justice soit faite !
(NDLA : Ne jugez en aucun point la bête à ses caractéristiques techniques ou à son look, car elle risquerait de vous surprendre par son vol, que vous soyez débutant ou pilote confirmé !) Hélas, ce modèle n'est plus au catalogue, mais Airtech (Olivier Finck) le construit encore sur demande. Peu connu (du moins je le pense !), il est, à mon avis, le modèle d'apprentissage idéal. Hormis son look des plus original, sa taille et sa conception en font un modèle vraiment hors du commun. De plus, vous pouvez l’acquérir en différents coloris (blanc, bleu, rouge, jaune, vert, violet, orange, menthe, rose clair ) accompagné d'une verrière (teintes métallisées en gris, bleu, vert, or, rose).

Le Vectra est simplement un Vario (planeur) modifié, ce qui lui confère d’entrée d'étonnantes qualités de vol ! Sa conception permet à un débutant de voler sans crainte. Il est très stable, précis et presque indestructible. Toutes les parties vitales (aile, stab) sont montées sur des systèmes "fusibles". L'empennage en "V" met celui-ci "hors d'atteinte" lors d'atterrissages "scabreux" (lors d'une séance de "moi je vais t'en montrer", j'ai fait, suite à un virage tranche trop près du sol, un atterrissage involontaire sur un saumon d'aile. Les seuls bobos étaient une hélice cassée et une aile déplacée ! Qui dit mieux ?). Son envergure (2,35m) et son profil (Eppler 205) le rendent très stable. La particularité marquante de ce modèle, est que, malgré sa grande envergure, un moteur de 4 cm3 lui suffit amplement. De surcroît, avec de telles mensurations, quand un vent oblige la plupart à rester au sol, notre Vectra, lui, est dans son élément et la limite, si je puis dire, sera le niveau du pilote. Sa construction demande très peu de temps, mais un travail soigné est de circonstance. Avec quelques coups (Aie! Pas sur la tête !) de fil à Olivier Finck, un débutant peut y arriver sans peine a bout. Mais l'aide et les conseils d'un moustachu sont préférables!
Notre club a vu apparaître son premier Vectra il y a, à peu près 3 ans, après qu'un de ses membres ai fait un stage à l'école de pilotage de l'Alpes d'Huez où il avait remarqué la bête. Depuis trois Vectra sont venus s'y rajouter. J'ai acheté le mien il y a maintenant un peu plus de deux ans, les passages ci-après et qui concernent le déballage et la construction seront de mémoire ! Bien qu'un apprenti pilote et un débutant dégrossi sont à l'heure ou je rédige ces lignes, entrain d'en assembler chacun un !

Il faut compter environ 1 mois de délai après la date de commande pour entrer en possession du modèle. Rappelons le, M. Finck est un des derniers artisans Français que compte notre passion, ceci malgré certains bruits de réseau qui laissaient entrevoir une fusion avec un fabricant étranger, hmmm...!! (ahh! ce satané web !).

Les deux demi-ailes sont en styro coffrées samba (RAS). Le bord d’attaque est renforcé par une bande de fibre sous le coffrage. La première chose à effectuer est de coller les blocs de balsa en bout d'aile et de les poncer en forme. Apres ça, joindre les deux demi-ailes en glissant la clé d'aile (tige d’acier ) dans les fourreaux (tubes laiton à mon avis) en place et adapter les emplantures afin qu’elles se joignent proprement, puis coller les deux morceaux de CTP.

Truc: j'ai percé approximativement le trou de passage de la clef d'aile avant de coller les deux pièces, puis j'ai encollé les emplantures avec de l'époxy lente, glissé les morceaux de CTP sur la clef, rejoint le deux demi-ailes et maintenu le tout en place. Cela permet d avoir un collage adapté!.

Au tour des ailerons, (note: l'aile de mon Vectra (2 ans) à été livré aileron en place et les emplacements de charnière fraisés, c’était à moi de coller deux planchettes de balsa 30/10 sur l aile et l'aileron, et de les former ! Articulation en bande adhésive !) Depuis Airtech à changé sa conception et livre l' aile avec l 'articulation de l'aileron en place, noyé sous le coffrage (bande de tissu). Il n y a plus qu'à libérer les ailerons en découpant leurs extrémités et adapter le biseau afin qu'ils atteignent les débattements préconisés (pour pouvoir rendre le Vectra pus vif, j’ai adopté des doubles débattements en augmentant légèrement ceux préconisés par le fabricant). Les ailerons seront commandés de préférence par des servos Multiplex de type Micro 3 BB ou Super FL BB. Le puit de servos est déjà fraisé (circulaire) et doit être découpé à la taille des servos utilisés. Pour ma part j'ai utilisé des Micro 3 BB et les ai insérés dans des boîtiers préfabriqués prévus à cet effet par Mpx (les Micro 3BB sont plus polyvalents). Inconvénient de la chose : le boîtier dépasse légèrement de l'intrados (1 à 2 mm). Le passage des câbles a été prévu par Airtech, il ne pose aucun problème si vous ne l'obstruez pas lors de la mise place des servos et si vous n'oubliez pas de les ouvrir à l' emplanture (étant donné la longueur des câbles, il est souhaitable de rajouter des ferrites sur chacun d'eux). La commande est faite en CAP 2 mm et vient se raccorder sur un guignol de type Graupner (qui a remplacé celui d'origine). L’aile sera maintenue sur le fuselage par 4 élastiques.

Enfin, il faut poncer le tout et entoiler. M. Airtech (O. Finck ) préconise l'entoilage en vinyle adhésif (je sais par le "bouche à oreille" que le sien est de bonne qualité!), moi j'ai entoilé mon Vectra à l’Oracover (j'ai plus l'habitude!).

Note: Pour ma part, après avoir collé les premières baguettes j'ai poncé celles-ci afin que les milieux des tubes se retrouvent dans l'axe des plans fixes respectifs(voir figure n°1). L'étape suivante consiste à coller le CTP sur l'emplanture tout en ayant auparavant repéré les entraxes des tubes pour le perçage et passage des CAP. Sur mon Vectra les gouvernes de profondeur étaient solidaires des plans fixes, il fallait les découper et les mettre en forme comme les ailerons (charnière en bande adhésive). Actuellement, celles-ci ont leurs articulations tout comme les ailerons déjà en place. Il ne faut plus que dégager un "V" sous le volet et la bande charnière, pour que celui-ci devienne mobile. Poncer le tout et entoiler !

Bien que l’oiseau ne soit pas fait pour être secoué, il « encaisse » pas mal et passe toutes les figures de base. Le looping est ample à souhait. Si votre moteur est un peu faiblard, une petite prise de badin sera nécessaire mais avec un 4cm3 de bonne facture il n’en aura nul besoin. Le tonneau est barriqué et demande, pour être correctement réalisé, un peu de travail. Le vol dos est, malgré son dièdre, réalisable, une correction dans la profondeur est toutefois nécessaire. Pour ne pas trop perdre d’altitude dans « l’entrée dos » il vaut mieux au début l’attaquer par une demie boucle, par la suite et avec de l'entrainement  l'entrée en "do #" (hi hi hi!) se fera simplement par un demi-tonneau. Le renversement est plus délicat.
Avec le mien, je le négocie de la façon suivante : je prends un peu de badin mets l’avion en verticale et attends ou provoque le moment ou la traction devient limite puis mets la dérive à fond sur quoi le Vectra se renverse de lui même et corrige aux ailerons! Le Huit Cubain se démarre obligatoirement par une prise de badin, et avec assez d’altitude car les demi-boucles sont de relativement grand diamètre !
Une des spécialités du modèle est le rase-mottes moteur à fond. En effet, en venant d’assez haut on fait effectuer au Vectra un virage serré à 180 sur l’aile et on pique sur la piste, quelques mètres avant, on rétabli et on passe le long de celle-ci entre 30 et 50 cm plein pot. Avec son envergure et son look, ce genre de passage est assez spectaculaire !

Encore un truc pour gagner en stabilité au moment de passer la piste. Il nous arrive quelquefois de relever d’un cran les ailerons, l’avion est alors littéralement bloqué à l’horizontale puis quelques mètres avant la fin de la piste nous les rentrons ce qui provoque un léger « bond » facilitant ainsi la remontée ! (surtout face à une rangée de maïs !)

Sa deuxième spécialité et son point fort se situe dans le vol « soufflé ». Je m’explique. Lors des colères (grosse colère) de notre ami Zéphyr il n’est pas rare de ne pas voir un modèle en l’air. Soit qu’il serait fou de faire voler un modèle aussi beau et dorloté, soit qu’il ne supporte pas le grand vent. Que cela ne tienne, notre Vectra lui s’en moque ! Moteur a fond et "zou" dans le vent, le vol est certes beaucoup moins tranquille mais un débutant dégrossi ou un pilote certifié ne ressentira pas le moindre problème à faire évoluer ce modèle dans un vent à « décorner les Coc… ! » et sera surpris (croyez moi !) par sa stabilité. L’unique attention consistera alors à ne pas se faire surprendre lors des virages contre le vent car la surface de notre bel oiseau offrira à ce moment une belle prise à Zéphyr. L’atterrissage demandera également un peu plus d’attention et l’approche devra se négocier aux gaz. Une fois bien dans l’axe on coupe le moteur et à quelques mètres du sol on sort les A-F le plaquant ainsi au sol afin qu’une rafale ne le retourne pas.

Enfin, les possibilités de ce modèle sont impressionnantes, tant que l’on aura pris soin de le connaître. Un pilote débutant sera tranquillisé par son vol et pourra très vite devenir plus ou moins indépendant en apprenant à tracer ses trajectoires. Un moustachu trouvera dans le Vectra un avion « tout temps », demandant dans certaines configurations (le tonneau par ex.) à être corrigé, entraînant ainsi son pilote à affiner son pilotage. Le Vectra répond très bien au cahier des charges d’un avion d’écolage, d’entraînement ou de remise en condition après la saison hivernale. C'est pour toutes ces raisons que ce modèle représente pour moi un best-seller aéromodéliste et que je ne saurais que trop le conseiller au modéliste cherchant un avion sain aux vols sans histoires, pardonnant les erreurs (même trop près du sol !), pouvant être économique et un bon avion d entraînement tous temps !

Voilà ! (malheureusement nous n’avons pas de photos , mais des témoins !) Un collègue modéliste et moi même qui possédons chacun un Vectra jouons parfois à nous donner des frissons ! Du style « je viens de droite à 2m ! » et mon ami répondant « OK ! moi de gauche 4m ! » essayant de croiser ainsi les Vectra devant nous et réduisant au fur et a mesure l’écart jusqu’au minimum acceptable (sachant que notre piste est légèrement en dévers et encadrée de maïs je vous laisse imaginer !).

Ou comme cité plus haut notre 2e jeu est le passage en radada le plus bas possible a fond ! A ce jeu là mon collègue excelle si bien  (et voilà où je voulais en venir !) que par un bel après midi de l’an 1998 nous jouions ensemble à cet exercice de style en nous prévenant mutuellement de nos intentions (une fois lui une fois moi !) pour voir lequel passera le plus bas ! Tout allait bien jusqu’à ce que notre concentration nous fasse oublier les avertissements et ce qui devait se passer se passa ! Non, pas ce que vous pensez ! Nananère !

Je vous explique. Mon collègue étant venu de loin axe piste laissait son Vectra descendre jusqu’à arriver à 20-30 cm de la piste. Moi venant de plus haut en piqué n’avais pas remarqué le modèle se présentant sur la piste, si bien qu’après quelques mètres mon Vectra rejoignais le sien une vingtaine de centimètres au-dessus !

On aurait cru des Vectra tout droit sortis de chez « Tupperware », un emboité dans l‘autre ! Le temps que nous réalisions ce qui se passait nos modèles avait déjà parcouru les deux tiers de la piste, jusqu’à ce que Armel (mon collègue) m’intimait l’ordre de déguerpir me faisant remarquer la barrière de maïs venant à notre rencontre ! Remise des gaz, montée à 30°, virage cool à gauche et lui de même en ligne droite ! Il est certain que si nous avions sciemment cherché à faire ce genre d’évolution nous n’y serions jamais arrivé ! Mais un Vectra c’est stable il y a pas à dire ! Pour la petite histoire j’ai même réussi a faire un « Touche and Go » avec !