Stéphane Pérussault
CROSES EC-3 Pouplume
Un park-flyer géant
Cela faisait un moment que je souhaitais réaliser cet appareil. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que mon grand-père l'a réalisé à l'échelle 1 dans les années 70 d'après une liasse d'Émilien Croses. L'original a malheureusement été vendu alors qu'il était terminé au début des années 80, avant d'avoir réalisé son premier vol. Il doit toujours croupir dans la grange de son actuel propriétaire et n'a, à ma connaissance, jamais volé.
C'était de plus l'occasion de réaliser un appareil de formule Mignet, que l'on ne rencontre pas tous les jours sur les terrains, et de vérifier sa viabilité sur une maquette. L'originalité de cette formule d'appareil est d'être un 2 axes. Elle se pilote en profondeur grâce à la variation d'incidence de l'aile avant, entièrement mobile, et en direction par le volet de dérive. Sur le réel, il n'y a pas de palonniers, mais simplement un volant commandant l'aile avant et la direction. La maquette est, comme tous mes autres appareils, réalisée à l'échelle 1/4.
Caractéristiques
Caractéristiques | Grandeur | Maquette 1/4 |
Envergure | 6,40 / 5,80 m | 1,60 / 1,45 m |
Corde | 1,20 m | 300 mm |
Profil | Naca 23012 | |
Surface totale | 14 m² | 90 dm² |
Longueur | 4,90 m | 1,23 m |
Masse au décollage | 260 kg | 2 700 g |
Charge alaire | 18,5 kg/m² | 30 g /dm² |
Moteur | VW 1300 (40cv) | HP 40 |
Pot | - | HP |
Hélice | - | APC 11,5x4 |
Construction fuselage | Bois | Bois |
Finition fuselage | Dacron | Solartex |
Construction ailes | Bois | Bois / Dépron |
Finition ailes | Dacron | Solartex |
Date du premier vol | - | Février 2001 |
Le plan
Je suis parti du plan 2 vues et des photographies du modèle grandeur, seuls éléments en ma possession (la liasse ayant été vendu avec l'avion). Je n'ai rien inventé; j'ai utilisé le profil du réel, calé aux incidences prévues, et utilisé les débattements envisagés sur le réel. Seul le centrage a été légèrement avancé, de 3% par rapport au grandeur (31% de la corde totale des deux ailes sur le grandeur). Et bien, tout a marché parfaitement du premier coup !
Incidence aile avant | + 1,5 ° |
Incidence aile arrière | + 4 ° |
Débattement à piquer | 3,5 ° |
Débattement à cabrer | 8,5 ° |
Centrage (corde totale 2 ailes) | 28 % |
Sur le plan, vous remarquerez des volets présents sur l'aile arrière. Sur le grandeur, ils servent de volets d'atterrissage par vent de travers, car ils peuvent être commandés de façon différentielle par deux manettes distinctes, mais seulement en se relevant. Ce qui doit permettre une correction en roulis. Je les ai installés sur la maquette, mais l'effet ne fut pas celui attendu ! En effet, en les revenant simultanément, on crée une déportance de l'aile arrière, ce qui induit un très fort moment cabreur de tout l'appareil, difficile à contrer. Du coup, comme tout volait parfaitement sans, j'ai tout retiré. Je vais simplement les remettre sur l'aile arrière, pour représenter ceux du grandeur, mais fixes en position neutre.
Construction
La construction est très classique. Les couples du fuselage sont en ctp 3 mm, les flancs en balsa 30/10. Les nervures d'ailes sont en Dépron 6 mm, excepté celles qui supportent les fixations de cabane qui sont en ctp 3 mm (on les remarque sur la photo de la structure en dessous). Les coffrages d'ailes sont en balsa 15/10. La dérive est réalisée en utilisant les chutes de balsa 15/10 (coffrages) et 30/10 (nervures). Le capot supérieur avant est démontable, de façon à accéder plus facilement au réservoir. Il est tenu en place par un téton avant et un aimant à l'arrière.
La cabane avant, seule petite difficulté de la réalisation, est confectionnée avec du profilé plat en aluminium acheté en magasin de bricolage. L'articulation de l'aile s'opère par le biais de deux chapes à rotule métalliques M4, trouvées dans le catalogue Conrad. L'ensemble de la cabane est raidi par deux haubans réalisés en câble d'acier gainé, qui s'ancrent au centre du couple moteur.
L'ensemble est entoilé en Solartex, peint à la peinture polyuréthane au pistolet. La décoration reprend bien entendu celle de l'appareil grandeur. Un pare-brise en rhodoïd est vissé sur le capot, et un petit tableau de bord réalisé grâce à l'informatique enjolive l'ensemble. A ce jour, il ne manque plus qu'un capot et un aménagement intérieur (pilote, coussins) pour finir l'ensemble.
La radio
Récepteur | Multiplex UNI 4 |
Profondeur | 2 x Graupner C5077 |
Direction | Multiplex Royal BB |
Moteur | Multiplex Nano |
Accus | 5 x 1000 SCR Sanyo |
Les commandes sont réalisées de la façon suivante :
Profondeur : 2 tringles en tige filetée M3, gainée en tube alu 3x4, équipées de chapes à roule métalliques M3 (Promodel). Les servos sont fixés directement sur les flancs du fuselage. J'ai utilisé les palonniers circulaires, car ils possèdent une grande rigidité et ne se déforment pas.
Direction : câbles aller/retour en acier gainé nylon (rayon pêche) terminés par des queues de chapes et des chapes classiques M2. Les câbles suivent un cheminement proche de l'appareil grandeur, en sortant au niveau du cockpit par le biais de deux tubes laiton formés en 1/4 cercle.
Moteur : commande sous gaine classique.
Le vol
Cet appareil s'apparente à un park-flyer géant. Il est très agréable à faire voler lorsque le vent est nul ou faible. On peut alors se régaler avec des passages bas en radada. Évidement, toute figure de voltige est à proscrire, mais il reste malgré tout très maniable pour un deux axes grâce à sa grande dérive. Il m'est arrivé de voler avec un fort vent (Coëtquidan 2001). C'est beaucoup moins confortable, mais malgré tout acceptable et sans grand danger. Enfin, pas plus qu'avec un 3 axes léger…
Équipé avec un .40 2 temps, il est surmotorisé. Les vols se réalisent sans dépasser le mi-gaz, même pour le décollage. Néanmoins, la réserve de puissance peut s'avérer bien utile par fort vent. L'idéal serait de l'équiper d'un .40 4 temps, afin de profiter d'une mélodie plus adaptée à l'appareil.
Retrouvez cette présentation ainsi que d'autres maquettes sur @érodrome, le nouveau site consacré à la maquette volante.