Gérard Bourdeix

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Le T6 Russe

 

 

Dans la continuité des avions de "race" je voulais remplacer mon vieux North Américan AT6, fidèle modèle de transition et de vols cools, par un sujet plus musclé et original. Comme je possède un Yak 3 qui est un monument historique autant que le Spitfire, j'ai craqué pour son évolution d'entraînement des pilotes "de l'Est" : le Yak 11.

Il me fallait trouver une base de départ et par l'intermédiaire de mon ami Patrick Deslandes, j'ai déniché un kit qui dormait dans sa boîte depuis quelques mois sans espoir de prendre l'air un jour.

Le Yak 11 est un avion extraordinairement manœuvrant, il possède aussi une "bouille" sympa avec son gros moteur en étoile. L'aile est la même que celle du Yak 3 avec une envergure légèrement augmentée pour rattraper l'embonpoint du fuselage. Le Yak 11 était décliné en version biplace ou monoplace. Cette dernière est difficile à distinguer du Yak 3U évolution du Yak 3 avec un moteur en étoile très puissant qui en à fait le chasseur Russe à hélice le plus rapide de l'époque.

 

La base de construction

Le fuselage en fibre est assez volumineux et d'un seul tenant. Le capot moteur n'est pas démontable ou alors il faut le séparer lors de la construction. La dérive est moulée avec le fuselage ainsi que les karman des ailes et des empennages horizontaux.

Les ailes sont en deux panneaux en expansé coffré auxquelles il faut ajouter un longeron et deux pièces en expansé coffré également qui donnera la forme caractéristique de l'aile du Yak. 

La verrière est en version biplace, ça tombe bien c'est celle que j'ai choisie de reproduire. Il faudra découper le fuselage pour réaliser ce modèle.

Des planches de balsa, des baguettes et des blocs de balsa permettent de réaliser la partie mobile de la dérive et les saumons d'ailes. 

 

Le fuselage

Le gros oeuvre étant déjà fait, il ne reste qu'à se consacrer à l'essentiel, c'est à dire : 

Avant d'attaquer ce travail, il faut préparer le plan fixe horizontal. Il est composé de 2 parties en expansé coffré qu'il faut assembler entre elles et coller le bord d'attaque ainsi qu'une baguette pour la partie côté charnières. Les parties mobiles sont elles aussi réalisées de la même façon. C'est assez rapide et relativement simple, la seule précaution à prendre est de bien aligner l'ensemble et de respecter les dimensions pour faire une maquette réaliste. Lorsque tout ce travail est terminé, il faut "entoiler" , ce sera fait avec de la fibre 25 g/m² et de la résine époxy. Après les séances de ponçage et d'enduit on peut faire un montage à blanc des charnières (charnière rondes) ainsi que de la commande qui relie les volets de profondeur.

Avant de coller en place le couple moteur, il faut tracer la position du support et du passage des éléments tel que pot d'échappement etc..   Le moteur, un ST G20/23 est monté sur un bâti en alu. L'anti-couple et l'angle piqueur sont de 2° chacun et seront donnés directement au couple lors du collage, il faut donc tracer la position du bâti en fonction de ces paramètres. Il reste à réaliser le passage du pot d'échappement . J'ai utilisé le pot d'origine avec ses 2 sorties qui seront reliées aux 2 échappements sous le fuselage, comme sur le réel, par des Durit silicone.
On peut à présent faire "chauffer la colle" pour mettre en place les différent éléments. Pour coller parfaitement le couple avant en position, le moteur sera monté et une pièce en bois sera fixée en lieu et place de l'hélice ce qui va permettre de régler à la fois le bon centrage de l'axe du moteur, donc des angles de piqueur et d'anti-couple si le traçage de la position est bon, mais aussi le bon espacement entre le capot et l'hélice en interposant des cales de l'épaisseur voulue.

Le plan fixe est à glisser dans son emplacement  et à coller à l'époxy en place en respectant l'alignement horizontal par rapport soit, aux ailes montées si elles ont été réalisées ou soit avec une règle qui prend appui sur les karman du fuselage si les ailes ne sont pas montées (je préfère de loin la 1ère solution).

Arrivé à ce stade, on peut découper la verrière et s'en servir pour tracer son emplacement sur le fuseau. Ceci fait, il reste à découper 1 cm à l'intérieur pour réaliser la version biplace. Il reste à coller les couples d'emplanture et de bord de fuite d'aile, les couples avant - central et arrière du poste de pilotage et le support de roulette (non rétractable sur le yak 11).

Les volets de profondeur sont montés sur le plan fixe et leur manœuvre est obtenue par une tringle carbone. Les 2 volets sont reliés par de la c.a.p. formée pour permettre l'articulation. Le montage du volet de dérive, composé d'une partie en expansé coffré et de blocs de balsa, se fait par des charnières rondes faciles à poser. Les commandes de ce volet se font par câbles aller-retour.

Les servos sont fixés juste derrière le couple moteur pour aider le centrage de la bête sauf celui de la commande des gaz qui est dessous le moteur. Les batteries sont aussi le plus en avant possible et avec ces emplacements, je n'ai pas eu à rajouter de plomb ce qui est toujours bénéfique pour le vol.

Pour terminer la partie fuselage, il reste à aménager un poste (double) de pilotage avec tableaux de bord découpés dans une feuille d'alu, les sièges, les consoles latérales et les principales manettes et interrupteurs qui ornent le tout. Il faut aussi réaliser les ouies latérales qui donne du réalisme à la maquette mais qui ont surtout le but principal d'évacuer les calories du moteur. Démontables, elles permettent d'accéder sans difficulté aux différents organes vitaux tels que: les servos, le pot d'échappement et les interrupteurs.  Les volets mobiles (sur le réel) son réalisés à partir d'une feuille d'aluminium de 0,5 mm et sont vissés en place en se servant des emplacements des vis gravés en relief sur le fuselage.

La verrière est montée vissée. Les montants sont aussi réalisés avec des feuilles d'alu faciles à découper en forme et sont fixés par les vis de la verrière.

 

Les ailes

Elles sont donc en expansé coffré et le travail est bien avancé car il ne reste qu'à coller le longeron, sur lequel viendra se fixer le support de train, les deux parties qui forment un genre d'apex particulier aux Yak, les bords d'attaque et les bords de fuite.

Les ailerons sont découpés et terminés de façon classique tout en respectant la forme de ceux du réel. L'articulation est réalisée par une tige c.a.p de 2mm et la commande, comme sur le vrai, par une "manivelle" qui déborde sur l'extrados de l'aile. Les servos de commande sont noyés dans l'épaisseur de l'aile et attaquent en prise directe les "manivelles" des volets.

Les volets d'intrados sont réalisés à partir de deux épaisseurs de 2 mm en balsa. Leurs logements sont découpés dans l'aile après traçage en place. L'articulation est réalisée par des charnières plates.

Le train d'atterrissage pneumatique est un Century Jet Models fabriqué spécialement pour cet avion. Il respecte les angles de manœuvre mais aussi de calage. Il est vraiment de toute beauté et d'un fonctionnement parfait. Il faut tracer l'emplacement sur l'aile à partir du plan et découper le tout. Il faut ensuite coffrer les parties avant et réaliser une boîte pour le montage, le tout en c.t.p. Après réglage, le train est vissé en place . 

Le seul élément à revoir est la vitesse de rétraction et de sortie du train. Pour régler la vitesse, j'ai inséré un tube laiton sur chaque alimentation (sortie et rentrée) que j'ai pincé jusqu'à obtenir la bonne valeur. Le résultat est réaliste avec des mouvements asymétriques des deux jambes.

Les trappes sont réalisées en fibre et résine (formées sur l’aile avant découpe des logements). Les renforts sont en balsa découpé suivant les plans fournis. Contrairement au Yak 3 , le Yak 11 ne possède pas de trappes "intérieures" pour masquer entièrement la roue. Les trappes en 2 parties sont donc uniquement sur les jambes de train: la première partie fixée sur la jambe supérieure collée à l’époxy dans sa partie supérieure et par  un système d’articulation dans sa partie basse pour permettre l’ouverture fonctionnelle nécessaire à l’amortissement en position train baissé. La deuxième fixée sur la partie inférieure (partie amortie) au niveau de l’axe de la roue et  par un bout de c.a.p sur la jambe du train.

 

La décoration

La décoration est celle de l’avion de Raymond CAPEL basé à La Ferté Alais. Cet appareil est tout blanc sur le dessus et bleu ciel en dessous. L'avant du capot moteur est rouge ainsi que le cône d'hélice et 1 triangle de part et d'autre à l'avant des sorties d'air chaud. La dérive est ornée de bleu en diagonale. L'avion possède bien sûr les "Red Stars" mais également un superbe N° 29 noir. 

 

Les combines

Les ailettes qui constituent le réglage du refroidissement moteur sont réalisées en feuilles d'alu collées sur une platine en c.t.p. Cet ensemble est monté devant le moteur et masque l'entrée du capot sauf devant le cylindre et le pot, ce qui oblige l'air à se concentrer à cet endroit et refroidit au mieux le moteur.

 

Le vol

C'est le moment de vérité pour savoir si le choix du modèle et les réglages sont les bons. Franchement l'avion inspire confiance d'autant plus que mon expérience du Yak 3 me rassure. Le poids est aussi très rassurant car j'ai réussi à gagner 500 g par rapport à mon Yak 3 de compétition soit 7,4 kg pour un fuselage qui doit porter pas mal et une aile légèrement plus importante.

L'avion est aligné sur la piste après les dernières vérifications et réglages moteur. Mon mécanicien pose la bête et la libère à mon signal. Je pousse le manche des gaz et l'avion roule tout droit en maintenant la profondeur à cabrer. Un peu plus de puissance tout en ramenant le manche de la profondeur au neutre et le yak passe sur son train principal. La dérive est aussitôt efficace et permet de rester dans l'axe facilement. Après une quarantaine de mètres l'avion décolle. Je pousse la puissance à son maximum et le Yak monte tout droit avec une pente de montée correcte. Virage à gauche et rentrée du train, pas de manifestation particulière. L'avion prend maintenant une vitesse assez élevée et je réduis les gaz à moitié pour tester le comportement de la bête. Les passages se succèdent avec différents régimes. Les volets sont  sortis et là non plus pas de réaction douteuse. Les essais de décrochage montrent que l'avion peut voler à très basse vitesse et le départ sur l'aile gauche n'est pas violent, l'avion se remet à plat après une petite abattée. Je n'ai même pas eu à retoucher les Trims et je suis tellement en confiance que les passages à l'anglaise, les boucles et les tonneaux se succèdent.

Moment de stress, l'atterrissage avec un nouvel avion est toujours difficile mais en ce qui concerne notre Yak 11, c'est une partie de plaisir tant il arrive lentement et comme sur des rails. Le circuit rectangulaire est abordé et, en vent arrière, les trains sont sortis. L'oiseau déplie ses pattes lentement, l'une après l'autre et lorsque cette opération est terminée c'est au tour des volets de se déployer. L'assiette de l'appareil n'est pratiquement pas modifiée et ne nécessite par de mixage particulier pour garder une ligne de vol correcte. L'approche est tranquille et l'avion descend lentement jusqu'à l'arrondi final. L'écartement des roues inspire confiance et lorsque l'avion touche le sol, l'amortissement du train empêche tout rebond. Le yak roule sur quelques 30 m et s'immobilise. Le moteur est coupé et la tension retombée les copains et moi admirons la bête qui semble si docile au sol mais qui devient une machine  totalement envoûtante en l'air.

 

En conclusion

Un vrai régal, Il faut dire que le moteur est déjà rodé et que l'expérience du Yak 3 m'a permis de me lâcher en toute confiance. Merci Colonel Patrick pour ce modèle vraiment superbe. On dit qu'un bel avion vole bien, je ne peux que confirmer ce dicton qui s'applique même à nos modèles réduits.

Gérard Bourdeix

 

YAK 11

Model Center

Prix indicatif : -

Envergure 1,90 m Longueur 1,72 m
Masse annoncée 6,5 à 8 kg Masse obtenue 7,4 kg
Surface  68 dm² Profil Naca 2415
Charge alaire annoncée 95 à 117 g/dm² Charge alaire obtenue 109 g/dm²
Moteur conseillé 20 à 30 cm3 Moteur utilisé ST G20/23
Fonctions radio : Ailerons, Profondeur, Dérive, Moteur, Volets
Centrage / bord d'attaque à l'emplanture : longeron

Débattements (mm) : Ailerons +20/-15 - Dérive ±35 - Profondeur ±18 - Volets : 0 à 30°

   

  • Avion historique et peu reproduit 

  • Kit bien avancé

  • Qualités de vol extraordinaires pour un Warbird

  • Atterrissages sans rebond (train suspendu)

  • Magnifique en vol

  • Quelques heures à passer pour réaliser une maquette fidèle.

  • Nécessite une bonne piste

  • Le prix avec  train rentrant

 

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