Maquettes en Fête à Limoges (87)

01 et 02 juin 2002

Un essai transformé...

Introduction

Qu'ont envie de faire deux copains de club après avoir participé avec plaisir et intérêt à quelques compétitions maquette ? Bien évidement l'idée de créer la même chose au sein de leur club, afin de faire partager leur enthousiasme pour les beaux avions ! Et bien c'est exactement l'idée qui a animé Gérard Bourdeix et Stéphane Pérussault lorsqu'ils ont décidé de monter leur manifestation : faire partager leur passion de la maquette, et faire découvrir ce milieu aux modélistes d'une région malheureusement pauvre dans ce domaine d'activité. La situation géographique de l'Aéro-Club du Limousin, port d'attache de nos deux compères, située presque idéalement à mi-chemin des villes de Paris et Toulouse reliées par l'autoroute A20, pas trop éloigné de la région bordelaise, laissait entrevoir l'espoir d'attirer les copains rencontrés au détour des terrains ou de l'Internet. Ainsi est née Maquettes en Fête 2002.

Mise en jambe

Dès le début de la matinée, sous un soleil motivant, quelques membres du club mettent les bouchées doubles afin que tout soit prêt pour accueillir les participants : montage des tentes, fléchage du parcours, mise en place des tables et des barbecues, etc. Il faut que tout soit prêt pour cette "première".

Et, en milieu de matinée, le premier arrivé est l'albigeois Guy Trouche, accompagné de Gérard Boivin. Ils nous amènent de beaux modèle, dont un jet à réacteur. Nous rejoint ensuite Jean-Philippe Vincent, de Bordeaux, dont ce sera la première participation à une compétition de ce genre. Enfin, Jacques Bayon de Nancy (!!) nous dévoile son T6 issu d'un kit Top Flite, profondément remanié et amélioré. En fin de matinée, les modèles de nombreux membres du club, tels Gilles Thieuleux, Georges Queyroi, Pierre Dumas, Gérard Bourdeix, Stéphane Pérussault viennent remplir le parc avion, laissant augurer du succès de la rencontre.

Après avoir déjeuné sous l'ombre des tentes, les participants peuvent vaquer à leurs occupations. Nous pouvons voir ici et là se former de multiples groupes de discussion, permettant d'échanger sur telle ou telle technique de construction, de détailler la réalisation d'un tube Pitot ou la façon de reproduire le vieillissement d'un modèle. Bref, les novices apprennent des initiés, et tout ce beau monde échange, communique et s'instruit. Un pur moment de détente et de convivialité pour tous.

Les vols libres s'enchaînent, permettant à chacun de régler son appareil, se mettre le terrain dans l'œil ou tout simplement de se faire plaisir aux manches de sa machine. Nous pouvons ainsi voir évoluer, en complément des appareils inscrits à la compétition, le Clipped Wing Cub et le Volksplane de Pierre Dumas, déjà vu à Coëtquidan, et les Bücker Jungmeister et Yak 11 de Gérard Bourdeix, ce dernier reproduisant celui basé à la Ferté Allais. Stéphane Pérussault fait évoluer son puissant Morrisey Bravo, remorqueur à l'allure d'avion de tourisme américain, mais aussi son frêle Pouplume, appareil de construction amateur de formule Mignet, dont le sujet originel a été construit par son grand-père dans les années 70. A noter que, fidèle à sa tradition, tous les appareils de Stéphane sont reproduits à l'échelle ¼.

Vers 15h00, le collège des juges étant réuni, le jugement statique peut commencer, sous les yeux experts de Pierre Dumas, juge agréé Maquette, Jean Pierre Dumet, juge national Voltige faisant ici office de stagiaire, et Alain Fradet, pilote privé, peintre aéronautique et membre de l'A.C.L. Dans un soucis d'apprentissage, les constructeurs reçoivent moult conseils sur leurs appareils, et des explications détaillées sur les défauts constatés. Bien loin du statique stérile d'une compétition F4C, la tente est ici un lieu d'échange et de discussions conviviales, où l'on apprend à monter un dossier, à affiner son appareil, etc. Bref, l'idéal afin que tout le monde progresse et ait envie de continuer dans la voie de la maquette.

Un grand moment

En fin d'après midi, après quelques réglages et modifications, vient le moment d'essayer le T6 de Jacques Bayon. Visiblement, Jacques est véritablement amoureux de cette machine, qu'il a extrêmement détaillé. Un brin poète, il rêve depuis des semaines de ce premier vol. C'est Gérard Bourdeix qui s'y colle, non sans quelques appréhensions quant au poids de l'appareil. "Peu m'importe le résultat", dit Jacques, "je veux le voir en l'air !". Alors, on y va. Ultime réglage de la pointe, et c'est la première tentative. Quelques embardées et une coupure de gaz plus tard, retour au stand. La deuxième tentative est plus concluante, et le T6 se retrouve dans l'azur. Tandis que Gérard se bagarre avec les réglages, Jacques est aux anges : "Il vole !!". Quelques tours de terrains prudents et ondulés, puis c'est la tentative d'atterrissage, qui se solde par une légère sortie de piste complétée d'une mise en pylône sans trop de gravité. Jacques exulte, et cela fait plaisir à voir. Son avion a volé, et c'est "le plus beau jour de ma vie !". Quel plaisir de voir autant d'enthousiasme ! C'est aussi ça la maquette…

A la mi-temps…

En soirée de cette première journée, une trentaine de convives se retrouve dans le cadre sympathique et bucolique du Moulin de Chevilloux, situé à quelques kilomètres du terrain. Dans ce cadre de verdure situé au bord d'un ruisseau, tout le monde peut alors se rafraîchir de cette journée étouffante coté météo, et échanger ses premières impressions sur la manifestation.

Après que tout le monde se soit attablé, il ne faut que quelques minutes pour que le naturel reprennent le dessus, et les nappes en papier se souviennent encore des croquis plus ou moins explicites sensés étayer telle ou telle discussion technique. Après un succulent repas, c'est vers 1h30 que les derniers bavards quittent l'établissement après avoir refait le monde modéliste (et arrosé le vol du T6 !), afin de dormir un peu avant la reprise des hostilités. Voilà le plus bel exemple de la convivialité que peut apporter ce genre de rencontre…

Les choses sérieuses

La journée de dimanche permet de mettre en pratique les enseignements de la veille sous forme d'un concours Loisir Maquette. Dès 9 heures, les premiers levés rejoignent le terrain, et les concurrents qui ont choisi de ne participer que le dimanche arrivent. Les juges se remettent au travail afin de réaliser le statique des derniers arrivants. Nous découvrons alors le magnifique Fokker DVII de Francis Bouland, un habitué des compétitions nationales, l'Albatros d'Hubert Sacriste, déjà vu au Maquettes Show de Coëtquidan, ainsi que le Super Décathlon de Stéphane Pérussault, bien connu depuis le Championnat de France de Chinon. Fermant la marche, quelques membres de l'ACL, tels que Cédric Tindon avec son Diabolo, Benoît Leroyer avec son Piper PA-18 et Frédéric Chatard et son Spacewalker prouvent, en participants avec des machines plus modestes "maquettistement" parlant, que le but premier de ce genre de concours est bien la découverte et l'apprentissage de la discipline.

Et il est environ 10h30 lorsque ce beau monde se dirige vers la piste pour effectuer le premier tour de vol. Premier à ouvrir les hostilités, Frédéric Chatard, réalise un vol correct, mais sans plus, handicapé par un avion neuf qu'il n'a pas encore parfaitement en main. Gérard Bourdeix, qui présente ici son Stinson Reliant Top Flite, nous montre qu'il maîtrise déjà toutes les subtilités de la discipline en réalisant un vol impeccable. Il va falloir s'accrocher… Stéphane Pérussault réalise un bon vol, mais nous démontre que le bricolage d'un trim en courte finale ne rime pas avec un atterrissage réussi. A trop vouloir bien faire, c'est souvent pire… Et un zéro pointé n'arrange pas le classement !

Francis Bouland réalise un décollage très réaliste, mais s'aperçoit rapidement que l'assiette de vol de son Fokker n'est pas normale. Au lieu de tenter le diable, il préfère écourter son vol et ramener son appareil à bon port. Guy Trouche, en habitué des compétitions F4C, nous montre qu'il maîtrise parfaitement son Midour, et effectue un vol dans ses habitudes. Heureusement qu'il concourt ici hors classement (son appareil ayant déjà concouru en F4C). Hubert Sacriste rencontre quelques difficultés avec son Albatros, désavantagé par un niveau sonore trop important pour un appareil de ce type.

Serge Tindon présente un programme de vol simple, mais parfaitement adapté à un avion de tourisme. Quelques petites erreurs montrent le manque d'entraînement, mais la base est là. Jean-Philippe Vincent, qui participe ici à sa première compétition, est un peu trop nerveux et rate son vol. Qu'importe, nous sommes ici pour apprendre ! Les frères Leroyer, Benoît et Guillaume, réalisent à leur tour leur programme proprement, tandis que Cédric Tindon nous présente son voltigeur de Diabolo. Malheureusement, Jacques Bayon, Gilles Thieuleux et Georges Queyroi, rencontrant des soucis avec leurs machines respectives, n'ont pas pu effectuer leurs vols.

Aux alentours de midi, tout ce beau monde est invité à partager le pot de l'amitié sous les tentes dressées pour l'occasion. Après ce rafraîchissement bienvenu, c'est une montagne de saucisses, merguez, andouillettes, rôtis, accompagnée de salades diverses et variées, qui attend les convives, impressionnés par l'ampleur et la qualité du buffet. Après avoir engloutis tout ça, complété de diverses tartes et gâteaux, il nous semble bien difficile de "redécoller" par cette forte chaleur…

Tandis que la majeure partie des convives prolongent leurs discussions à l'ombre des tentes, les vols reprennent. La plupart des concurrents, tenant évidement compte des remarques et erreurs commises le matin, en profitent bien évidement pour améliorer leur prestation, mais, dans l'ensemble, la hiérarchie qui s'est dégagée du premier tour de vol se confirme. Tout le monde réalise son tour de vol sans encombre particulière, et les vols s'enchaînent rapidement.

Remise des prix

Vers 17h00, après décompte et vérification des points, la remise des prix peut avoir lieu.

Et c'est non sans émotion que Gérard Bourdeix confirme ses excellents vols en remportant ce premier Maquettes en Fête. Belle consécration pour "GeeBee", qui traverse les épreuves de la vie plus motivé que jamais. Le second n'est autre que son compère Stéphane Pérussault, suivi par Serge Tindon qui goûte enfin ici aux joies de la compétition ! Tout arrive… En catégorie 2, son fils Cédric s'impose facilement. Quand on vous dit que l'aéromodélisme est souvent une affaire de famille !

Les différents lots sont richement dotés en porcelaine (Limoges oblige) et, grâce au soutien actif de Modélisport-Webra France, chaque concurrent repart les bras chargés. Nous remercions ici les juges Alain Fradet, Jean-Pierre Dumet et Pierre Dumas, ainsi que l'ensemble des membres de l'Aéroclubs du Limousin qui sont prêtés main forte pour l'organisation de ces deux jours fantastiques. Avant de regagner ses foyers, chacun peut goûter au pot de l'amitié, tout en continuant à commenter ces deux jours de manifestation. On se donne rendez-vous pour les prochaines manifestations ou championnats…

Pour finir

A entendre la totalité des participants, cette première édition est incontestablement une réussite totale. La qualité et la convivialité de l'accueil ont été saluée par tout le monde, et certains sont déjà prêts à retenir leurs hôtels pour la prochaine édition. Alors, pourquoi pas vous ?

A bientôt au détours des pistes.

Stéphane Pérussault

Le Midour II de Guy Trouche.

L'Albatros DV d'Hubert Sacriste.

Fokker DVII de Francis Bouland.

Le F16 de Gérard Boivin (hors compétition).

Le Stinson Reliant de Gérard Bourdeix, en route vers la victoire.

le Bücker Jungmeister de Gérard Bourdeix (hors compétition).

Le T6 de Jacques Bayon.

Le jugement statique, riche d'enseignements.

La pause déjeuner de dimanche.

L'ensemble des participants.

La remise des prix.