Daren Anguelkov
Un motoplaneur appréciable
Pour remplacer mon Karina dont la carrière fut interrompue par un atterrissage rapide, trop rapide, sur une grosse caillasse, j’ai commandé, chez Copaéro, le Martinet en 1,80 m d’envergure.
Quelques mots sur le kit
La préfabrication esty très poussée et surtout très bien faite. Les ailes sont finies, équipées de la fameuse "D-Box", câbles de rallonge du servos en place. L'empennage déjà préparé pour un collage à 110°. Le tout est entoilé à l’Oracover Light. Le fuselage, en fibre de verre/époxy, est en deux parties : un nez teinté avec du gelcoat et un tube arrière avec les gaines de commandes déjà passées et un emplacement pour l'antenne de réception. Tout ceci est bien léger.
Le devis de poids s’établit comme ceci :
fuselage complet : 77 g
les ailes : 225 g
empennage, quincaillerie et clef d'aile : 32 g
Soit un poids total de 335 g ce qui n'est franchement pas mal du tout pour un engin de 1,80 m d'envergure. Notons qu'il existe une version avec un fuselage kevlar/carbone encore plus légère.
Installation des éléments
Il reste peu de choses à faire pour finir le modèle :
Collage des deux demi-stabilisateurs à l’époxy rapide. L’ajustage est parfait.
Confection, en ctp 15/10, d’un couple servant de support aux deux servos du fuselage et du couple moteur. Le support servo est collé à l’époxy tandis que le couple moteur à la cyano (ceci évite de tordre l’axe moteur ou d’abîmer le nez du planeur lors d’atterrissage sur terrain mal pavé).
Fixation des gouvernes de profondeur et des ailerons (scotch Graupner transparent).
Soudure des prises sur les rallonges d’ailes, j’en mets de chaque côté pour récupérer les servos d’aile.
Fermeture de verrière en cap 8/10.
Collage de la partie arrière du fuselage après mise en croix.
Installation radio et moteur.
Mon modèle est équipé de 4 servos Graupner C261, d’un récepteur Multiplex 4/5 voies et je l’ai motorisé avec un Speed 400 avec variateur Rondo 400 (Titanic Airlines). Je trouve cette solution très pratique car je ne sais jamais où mettre ce fichu variateur ! Tout loge à l’intérieur du fuselage, même si la place est comptée :
Les servos de directions et profondeur sont à l’arrière, le récepteur enveloppée dans de la mousse est posé sur le fond, et le pack d’accu vient se mettre par-dessus le récepteur, en cas de choc il est éjecté à travers la verrière.
Les servos d’ailerons sont montés dans les ailes à l’aide de deux taquets de bois dur, un cache servo maison en FdV les immobilise, j’ai fait sortir les commandes sur l’extrados, car j’utilise ce type de modèle sur des terrains mal pavés. Les rallonges sont équipées de ferrites.
En ordre de vol, avec un pack de 7 éléments 500 mAh, la bestiole pèse 635 g.
Essais en vol
Le Martinet à déjà six mois d’existence et 83 vols (plaine) au moment où j’écris ceci. Les débuts furent laborieux : mise en marche du moteur, lancé du planeur et ensuite plus moyen de remettre le moteur en marche ! J’ai tout essayé et tout accusé, en désespoir de cause et après m’être fait à l’idée d’avoir un moto-planeur "one shot ", j’ai entouré le récepteur avec de l’alu et la miracle plus aucun problème.
Les premières constatations sont que l’appareil est agréable sur tous les axes, le lacet inverse est présent sans être gênant. L’empennage en V est efficace tant pour la partie profondeur que pour la partie dérive.
Par contre son centrage est avant. Et c’est là que j’ai vu la boulette commise lors de l’installation radio : pas moyen de reculer l’accu qui risque de bloquer les mouvements des servos ! Alors surtout ne faites pas comme moi ! Ce point sera explicité à la fin de cet article.
Vol au moteur
Le Speed 400 muni de sa 6x3 entraîne le modèle sans problème. Ce n’est pas une foudre de guerre, mais ce n’est pas quelque chose d’anémique du style de certains moto-planeurs vendu tout équipé. Pour vous donner une idée il faut entre 20 et 35s pour grimper le planeur à une altitude permettant d’accrocher facilement des pompes.
Ce qui me donne de 4 à 5 montées plus des électrons pour corriger la trajectoire de mon atterrissage. Les trois premières montées sont relativement toniques, un fort couple cabreur se fait sentir et si on ne corrige pas à la profondeur le planeur décroche (vu mon centrage ceci se traduit par une abattée, en ligne, de 2 ou 3m)
Par contre le couple moteur est faible. J’ai mis 2° de couple piqueur (merci la cyano) la ce fut très bien mais la dernière montée était tronquée et plus anémique. Je suis revenu au calage à 0°. Je corrige les montées au trim : 2 crans piqueur puis au fur et à mesure de l’utilisation du pack le trim est ramené à 0.
Vol plané
Le plané est très agréable. Un pilotage trois axes donne des virages très propres. En deux axes le pilotage est possible mais les trajectoires sont moins nettes. L’appareil peut se ralentir sans pour autant augmenter apparemment son taux de chute (environ 4 à 5 crans de trim).
Avec mon centrage le vol plané "normal " est effectué avec 2 crans de trim, ce qui n’arrange pas la finesse de l’appareil. Malgré ceci le Martinet se montre fin et pénétrant, on n’hésite pas à s’éloigner pour quadriller une surface importante à la recherche de thermiques.
Les thermiques rencontrés sont toujours bien marqués par des mouvements des ailes et un redressement du stabilisateur. Le faible poids de l’appareil ne facilite pas le centrage dans la pompe. Les premiers vols je me faisais éjecter comme un bouchon, j’ai résolu le problème en augmentant ma vitesse lors du virage pour me centrer dans la pompe. La spirale dans le thermique à tendance à se resserrer et il faut piloter à contre aux ailerons, le planeur augmente aussi, naturellement, sa vitesse. Celle-ci reviens à la normale lorsqu’on a quitté la pompe. Il est très maniable et de petites pompes sont exploitables.
Vol par grand vent
Le maximum essayé fut de 43 km/h mesuré. Au moteur, le planeur faisait du surplace en grimpant. En plané il était un poil plus pénétrant mais le vol est heurté et son taux de chute, vent dans le dos, est relativement important. Il est resté contrôlable sans problème, mais ce n’est pas son domaine de vol.
Atterrissage
Cette phase de vol ne présente aucun souci, comme un lancé main on peut se permettre des virages au ras du sol.
Il allonge pas mal et les ailerons relevés permettent de le mettre " aux pieds " à coup sûr. Ces derniers engendrent un fort couple cabreur, que je corrige à la main, mais un mixage est toujours possible.
Bien que le Martinet ne dispose pas du tout de dièdre il reste très stable en approche sur tout les axes.
Quelques données
Par portance négative : vols de 7 à 8 minutes
Par temps neutre : vols de 12 à 13 minutes
Mon vol le plus long à durée 57 minutes, je l’ai écourté car je commençais en avoir sérieusement marre !
La moyenne de mes 83 vols s’établit à 21 minutes.
Je suis persuadé que ce planeur peut mieux faire et que mon centrage me fait perdre en performance. Comme je n’ai pas envie de promener du plomb sur la queue, il faudra revoir l’installation radio.
Retour sur le centrage
A mon avis, compte tenu des calages et de mon expérience sur le Martinet, le centrage idéal devrait se situer entre 42 et 45% de la corde d’emplanture (le miens est à 35%).
Pour ce faire il faut revoir l’implantation radio pour libérer le maximum de place à l’arrière pour l’accu de propulsion. Il faudrait donc mettre les servos de profondeur et de direction à l’avant, derrière le moteur, ensuite le récepteur. L’accu étant installé à plat au dessus le plus en arrière possible, sur une petite rampe permettant l’éjection par la verrière en cas de choc.
Ici, j’ouvre une parenthèse pour vous expliquer comment cette installation a été testée. Lorsque le rédac chef d’@éronews m’a dit " t’es pas cap de faire un papier sur ton truc ", il ne me manquait que des photos en vol de la bestiole. Comme j’ai encore du mal à piloter tout en photographiant, j’ai fait appel à mon vieux complice Pierre Bouvin, qui lorgnait sur la bébête depuis un certains temps. A la suite de quelques séances photos, Pierre a commandé son Martinet !
Le sien est la version kevlar/carbone (le salaud !) avec les ailes de 1,50 m d’envergure. Il a installé la radio, comme décrit ci-dessus, est là pas de problème pour faire varier le centrage en déplaçant l’accu. Juste un mot sur son planeur, avec la même motorisation que le mien et le même équipement radio, son planeur sort à 590 g mais avec un accu de 8 éléments (re le salaud !). Pour l’instant il n’a pas encore exploré toutes les possibilités de sa machine. Les montées au moteurs sont plus qu’agréables et la bête gratte à souhait. J’ai joins quelques photos de son installation de servos, qui permet de retirer les servos en un clin d’œil pour démonter le moteur.
Pour finir
En conclusion, j’aime bien ce planeur. Je l’utilise souvent car je ne le démonte pas, il loge tout prêt dans ma voiture. C’est un bon compromis entre l’encombrement, le poids, le prix d’achat et le plaisir que j’en retire. Si c’est à refaire je prends :
la version kevlar/carbone,
j’installe la radio comme il faut et je lui colle un éléments de plus à la propulsion,
et pendant que j’y suis, je m’achète les ailes de 1,50 m en plus...
Noël approche, il faut que je laisse traîner ce papier bien mis en évidence.
Bons vols à tous.
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Martinet 180 Copaéro Prix indicatif : 1 000 F |
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Envergure | 1,80 m | Longueur | 0,90 m |
Masse annoncée | 750 g | Masse obtenue | 635 g |
Surface alaire | 28 dm² | Profil | SD 7037 |
Charge alaire annoncée | 26,8 g/dm² | Charge alaire obtenue | 22,7 g/dm² |
Moteur conseillé | Speed 400 | Moteur utilisé | Speed 400 |
Fonctions radio : aileron, profondeur, direction, moteur | |||
Centrage / bord d'attaque à l'emplanture : 42 à 45 % | |||
Débattements (mm) : ceux de la notice |
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